Ils voulaient créer une fanfare, leur projet s’est réalisé
En 2011, un groupe de jeunes d’Oaxaca (sud du Mexique), rêve de créer une fanfare pour sortir des limites que leur impose leur quartier défavorisé. Ce projet est devenu réalité au fil des années grâce aux aides d’associations émues par leur envie de vivre autre chose. Rencontre avec les musiciens de la Banda de musica.
Éric du Faÿ, passionnément, rappelle que l’art est essentiel à l’épanouissement des enfants
, ajoutant : Ce festival promeut la diversité et la tolérance grâce à la musique, langage universel qui transcende les frontières
. Le public, fidèle et enthousiaste revient chaque année, dans les sites patrimoniaux du sud de l’Eure et cette année pour l’Orne au château de Saint-Michel-Tuboeuf (samedi) et mardi, dans le parc du château de Livet, à Beaufai. Le partage de performances musicales de jeunes enfants dans ce lieu inspirant est à chaque fois exceptionnel pour ce public d’un soir, au soleil couchant. Les hôtes, attentifs, veillent au confort d’un public fidèle, et la scène musicale s’anime. Dans ce parc à l’histoire légendaire, les pupitres s’animent, des petites mains fébriles déroulent des partitions un brin malmenées par le plein air. Sourires, simplicité, en toute évidence les harpes et pianos numériques, installés dans l’herbe changent de mains au gré des morceaux. Les solos d’accordéon et de batterie de toutes jeunes filles, sont attendrissants ! La magie opère cette année encore, à vivre cette expérience musicale inoubliable, pour les jeunes artistes et ces publics d’un soir, sous le charme. Les violons, et altos des jeunes Mexicains dirigés par un de leurs professeurs, sont joyeusement lancés !
On découvre la Banda de musica, présentée avec émotion par Isabelle de Boves, commandant de bord à Air France. Aidée par son équipe et la Fondation Air France, en 2011, lors de son passage à Oaxaca elle s’engage pour ces enfants des quartiers défavorisés. 15 000 personnes dans un quartier bidonville, qui vivent de la récupération des matériaux, enfants peu scolarisés. Et là je rencontre des jeunes qui voulaient créer une fanfare, leur projet était fort, ils voulaient s’en sortir, j’ai eu envie de les aider !
La Banda de musica est née
Ils représentent ceux qui ont décidé d’avoir un autre avenir que la décharge grâce à la musique
, précise Isabelle de Boves. Ajoutant dans la culture mexicaine la communauté est soudée, la fanfare est vite devenue un véritable projet social, outil de cohésion, d’éducation et d’espérance.
Au début, les enfants répétaient dans la rue, puis grâce à l’achat d’un terrain, l’association s’est agrandie, devenant en 2014 l’école Escuela de musica Santa-Cecilia
accueillant une centaine d’enfants issus de milieux défavorisés.
Nous sommes tous bénévoles, de France nous continuons d’œuvrer (soutien à l’embauche de musiciens, collecte de fonds).
Maria Elena Ramírez Mijangos, l’une des parents d’élèves référente pour le groupe venu au festival, fait traduire avec enthousiasme ce qu’elle retient de l’aventure en France par Isabelle de Boves. La force du projet est liée à notre esprit communautaire, mais chez nous, à Oaxaca chacun a une histoire sociale compliquée. J’ai deux enfants, ma fille Ximena, 19 ans, violoniste, est ici et vient de jouer avec le groupe. Quel bonheur si elle devient elle-même un jour professeur ! La musique l’a beaucoup aidée à grandir. Pour le groupe de la Banda de musica, la plupart d’entre eux vivait sa première fois, avion, passeport, vacances, et la France ! Quel bonheur
, dit-elle la main sur le cœur ! Sourires encore, quand elles racontent que le groupe a joué un morceau en arrivant à l’aéroport ! Regards complices et reconnaissants entre les deux femmes, l’aventure musicale mexicaine peut continuer portée par l’amitié et l’envie d’aller plus haut, plus loin !
Les suivre et les soutenir sur : https://labanda2musica.bd-com.com/